"Il y a une énorme différence de traitement entre l'illusion qui est générée au début quand tout va bien par rapport à quand les choses vont mal à cause d'une blessure ou pour toute autre raison. Les joueurs sont traités comme un produit", a déclaré le footballeur Bojan Krkić lors de la première journée du Congrès Sports Tomorrow, un événement organisé par le club catalan dans le cadre du Mobile World Congress (MWC) situé à Barcelone. L’ancien du FC Barcelone a expliqué qu’il sait très bien ce que vit maintenant Ansu Fati car l’attaquant hispano-guinéen a souffert de la même chose quand il appartenait au club catalan. Selon lui, il peut être difficile de s’imposer lorsque l’on génère beaucoup d’attentes. "Vous passez du statut de personne à celui de personnage. Quand j'avais 17 ans, j'ai dû me battre contre l'étiquette du 'nouveau Messi'. Vous apprenez à vous éloigner de ces étiquettes extérieures et à prendre conscience de vos limites et à les accepter", a-t-il ajouté. Krkic a été le premier joueur espagnol à marquer des buts dans quatre des cinq grands championnats. Le joueur se retrouve soudainement sous le feu des projecteurs après avoir percé avec l’équipe première du Barça en 2007. "C'est difficile à gérer. La chance que vous avez à ce moment-là, c'est que vous n'êtes pas conscient de ce que vous générez. Vous réalisez un rêve d'enfant. Je n'étais pas conscient de l'ampleur de la situation dans laquelle j'entrais à 17 ans", a-t-il reconnu. Il a aussi admis que "la première année à Barcelone a été très bonne sur le plan professionnel, mais très dure sur le plan personnel". Convoqué par la fédération espagnole pour l’Euro 2008, Krkic a dû prendre l’une des décisions les plus importantes de sa vie : "J'étais très clair sur le fait que je ne pouvais pas y aller. Je vivais une période d'anxiété et j'ai décidé de ne pas y aller. La veille de la convocation, j'ai parlé à Luis Aragones, l'entraîneur, et je lui ai expliqué". Alors que l’Espagne a fini par remporter la compétition, l’actuel joueur du Vissel Kobe a assuré n’avoir aucun regret. "À aucun moment je n'ai eu le sentiment de regret, parce que je savais dans quelle situation je me trouvais. Pour moi, surmonter cette situation est plus important que de gagner un championnat européen", a-t-il déclaré en précisant qu’il consulte un psychologue depuis l’âge de 13 ans, à une époque où les clubs n’accordaient pas encore d’importance à la santé mentale. "Les choses, heureusement, ont beaucoup changé. Quand j'ai commencé, cela n'existait pas dans les clubs. Je travaillais au-delà du Barça". Enfin, Bojan Krkic conseille aux clubs de protéger leurs jeunes joueurs car "il y a de plus en plus de jeunes talents qui sont exposés au football professionnel". "Il faut élaborer un scénario pour que le joueur puisse avoir un temps d’adaptation en équipe première de Barcelone", a-t-il conclu. Des conseils pour l’avenir
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